Un trou. J’ai un trou dans la poitrine. Peu importa la raison, je le sens là. Il n’est pas béant. Pas géant non plus. Il est là. Comme si mon corps avait été transpercé par une balle et que les tissus de ma peau avaient cicatrisé autour du trou. Autour d’un vide. D’un vide de la taille de mon petit doigt. Je sens le vent qui passe dedans, qui traverse mon corps. Le vent qui emporte le froid du dehors dedans. Tout à l’intérieur de mon corps. Parfois les bords se saisissent de ce froid et gèlent. Et c’est ça que je sens, là, maintenant. La morsure du froid. Et mon corps qui se gèle millimètre par millimètre…
Le vide et le froid. Le vide et le gel. Mon corps devient lourd et incapable de bouger.
Le vide. Sentir son corps lourd d’être vide. C’est hallucinant ! Comment peut-on être lourd de vide ?
Heureusement, il ne fait pas trop noir entre mes idées. Elles, elles peuvent encore se jouer du vent. L’attraper et lui tordre le coup. Lui faire un pied de nez. Elles tendent leurs voiles pour l’obliger à s’engouffrer dedans et aller plus loin sur la ligne d’horizon… Mon corps et lourd, heureusement mes idées surfent.
#çamafaitdubiendecrireici ;)