"Je veux m'en aller."
C'est un désir qui m'envahit de plus en plus chaque jour et chaque nuit. Une envie qui dépasse toutes mes peurs, mes peines, tout.
Maman et papa seront triste. t.
Je sais que c'est horrible de dire ça, et je me dégoûte presque en le disant, mais je m'en fout qu'ils soient tristes si je m'en vais, et quoi qu'il arrive je partirais.
Leur amour est étouffant, il m'oppresse, il me guette sans cesse, il m'empoisonne, il m'empêche de vivre, il me prive de ce dont j'ai réellement besoin et envie, cette liberté que je chérirais tant quand elle viendra enfin moi. Ou plutôt quand je viendrais à elle.
Je pense que le plus dur sera de ne pas me laisser abattre par leur tristesse égoïste, ne pas laisser la culpabilité faire de moi un être emprisonné par les remords, ne pas regretter mon choix, ne jamais regretter.
Partir.
Sans travail, sans argent, sans personne, avec pour seule compagnie la liberté et pour bagage mes envies, je partirais. J'en rêve encore, mais je sais qu'un jour ce dont j'ai tant rêvé sera face moi. Je n'aurais plus qu'a y aller, qu'à vivre, qu'à me libérer, qu'à faire ce que je veux.
Peu importe ce qui arrive, que ce soit aujourd'hui ou demain, peu importe les gens, j'en me fous de toi, parce que je sais que je partirais. Et si un con d'adulte me demande ce que je veux faire plus tard, je lui dirais "partir". Et si il comprends pas, je confirmerais que c'est bien un con d'adulte, comme plein d'autres, comme mes parents, comme vos parents sûrement, comme beaucoup trop de parents, comme trop de profs, comme beaucoup d'autres adultes, comme tous ceux qui se considèrent comme "adultes".
Moi je serais jamais adulte, et je partirais.
Je partirais pas pour chercher du travail dans un autre pays, parce que si vous avez lu mon texte et que vous avez compris ça, vous êtes loin (mais alors vraiment super loin) de ma vision de la vie, de la vision que j'ai de ma vie future.
J'aurais pas de métier plus tard, ça c'est décidé. J'aurais pas d'appartement ou de maison non plus.
Les gens pensent que quand on a pas de métier et qu'on est "adulte", ça veut dire qu'on en branle pas une.
Moi je sais que j'aurais pas de métier, et je consacrais tout ce temps que j'aurais peut-être passé dans un bureau ou autre à faire des tas de choses. Je ferais du violon, de la guitare, j'apprendrais même la batterie, j'écouterais de la musique, plein, je lirais, je lirais beaucoup, j'écrirais, je rencontrerais de gens, je voyagerais, je découvrirais des pays, des nouveaux paysages, différent de Paris tout en gris, différent des immeubles en masse qui font parti de mon quotidien, je parcourrais le monde, j'apprendrais la vie, les gens, j'apprendrais des tas de choses, j'apprendrais bien plus que si j'étais resté avec un métier de mer.de.
Donc si après ça vous pensez toujours que ne pas avoir de métier signifie glander et ne rien foutre, mais alors là je peux plus rien faire pour vous, à part vous plaindre.
Et puis déjà j'aurais pas une vie stable, bien rangée, bien carrée, non c'est pas moi ça.
Moi ma vie ça sera le bordel, et j'aime ça. Ma vie ce sera de l'improvisation, je ferais ce que je veux selon mes envies, et si un besoin d'assouvir mes désirs rapidement, je le réaliserait vite, sur le moment, sans réfléchir aux conséquences, sans réfléchir, juste faire, juste vivre, et voir après. Ce sera pas toujours pas facile mais j'aime ça. Ma vie elle sera pas organisée, parce que je suis pas quelqu'un d'organisé. Ma vie elle sera mal rangée, elle sera confuse même parfois, elle sera désordonnée. Ça c'est moi, c'est ma vie. Elle a pas encore commencée mais plus le temps passe et plus le commencement approche, le début ma vraie vie.
Je partirais, et je vivrais.
Amel