Que penser devant cette splendeur d’immensité ?
Ne rien dire de crainte d’en mal parler ?
Intrigante, insondable mais à jamais présente
Un for parfum salin, symbole des déferlantes
Elle qui a pris tant d’hommes à tellement de femmes
A plus souvent rendu des morts et puis des larmes
Jamais inféodée car elle est indomptable
Devant ce géant d’eau je me sens misérable
Elle qui paraît si forte quand je me sens perdu
Qui crache ses perles humides aux lippes âpres et crues
Elle cache dedans son sein les souvenirs les plus chers
Mille trésors lumineux dans ce pieux univers
Initie-moi ma Mer à tes nobles vertus
Ne sommes-nous pas amants quand tu te dévoiles nue ?
Je rêve jours et nuits à tes rythmes envoûtants
Au royaume de Neptune, le dieu au fier trident
Nul doute qu’un jour viendra où je m’embarquerai
Sur un trop frêle radeau comme tant d’autres l’ont fait
Et toi d’une vague pudique tu me recouvriras
Dans ton monde fantastique : je serai tout à toi
Marie Favier