Filles.

Ce soir au lieu de travailler et d'apprendre, je m'installe dans ma chambre bordélique et je ne bouge plus. Je ne retrouve plus mon paquet de feuilles simples et mon livre de maths. J'ai la flemme d'envoyer un papier de stage important ce soir: ça attendra demain. Je pense à mon célibat, trop dur parfois, mais moi et les mecs ça fait deux. Ou trois... Enfin, j'sais pas (O.O) . Je me maquille plus les matins, j'ai une tête d'enterrement parce que j'ai mal dormi. Je m'habille neutre, pas trop colle-au-corps mais plutôt pull-en-laine-qui-te mange-le-cou et pantalon large. Ce soir j'ai pas la forme, je me sens pleines de boutons , crevée et je suis sûre que j'ai la peau grasse. Mais je suis heureuse d'être tout sauf parfaite, parce que je vous comprend toutes les filles, parce qu'on communique grâce à nos défauts qui nous rapprochent et si ces défauts n'existaient pas, comment on pourrait mettre en valeur nos qualités uniques qui nous correspondent autant que nous correspondrait notre ADN? Toi tu es brune , et elle rousse, et celle-ci encore est blonde, et ses yeux son rieurs, tristes, pensifs, rêveurs, brillants, ternes, bleus, noisettes, bruns, verts, elle est debout, assise , décontractée, mal à l'aise, vive, angoissée, en train de danser, de chuchoter un secret, de pleurer, de rire, de blaguer, de travailler, de se défendre, de s'exprimer, de se laisser flatter, de prendre sous son aile quelqu'un, de s'observer dans la glace, de lire un bouquin, d'écouter une belle musique, de regarder un bon film, de parler avec ses amies, de se tourner les pouces dans son coin, de se laisser dépasser, de prendre les choses en main, et surtout, surtout, elle est en train de nous raconter les filles telles que nous sommes.