Et je pleure de l'intérieur.
Il y a comme une grosse pluie dans mon cœur. Un énorme tsunami qui ravage mes sentiments, une tempête qui vient arracher les racines de mon sourire. C'est tellement déconcertant de ne pas être maître de mes ressentis. Je suis un pantin et la vie me tire par les ficelles. Je suis la spectatrice de ce pauvre spectacle ringard qu'est mon reflet en pleurs dans un miroir pathétique.
L'eau, ça oxyde. Et moi, je pue la rouille. Mes engrenages sont complètement défaillants, c'est à peine s'ils arrivent à tourner. La grande roue s'est arrêtée et mes restes sont restés tout en haut. Je suis à peine assez grande pour prendre ma vie en main, comment pourrai-je attraper mon destin ? Comment arriverai-je à reprendre mes morceaux éparpillés dans la nuit?
Je suis une faille. Il doit y avoir quelque chose de cassé en moi, peut-être ma joie. Il manque une pièce, il manque quelque chose, je ne vois pas d'autres possibilités. Ou alors, je suis un robot. Un gros tas de fer sans âme, sans cœur et sans regret. Un corps en métal, un intérieur de pierre et d'une inutilité totale.
Je me sens si mal. C'est inexplicable.
J'essaie de trouver un sens à ma nature, je veux savoir ce que je suis, d'où je viens. Ça brise de passer pour une moins que rien, pour quelque chose ou quelqu'un que je ne suis pas. Je n'ai pas ce sourire plein de mensonges, tout ça, ce n'est qu'un masque que je m'amuse à revêtir chaque matin. Je n'ai pas cette joie de vivre, cette envie de vaincre. Je suis totalement vide. Même les os ont déserté mon corps chétif.
Je suis frêle. Je suis faible. Et en un coup de vent, en un coup de « je t'aime », je peux me casser en mille morceaux et disparaître dans le néant.
Louloute au chocolat