Elle est arrivée un matin, par la poste.
Du moins, c'est ce que j'avais cru au début. Comment aurait-t'elle atterrit dans ma boîte au lettre sinon?
Puis j'ai vu qu'il n'y avait rien d'inscrit, ni adresse d'expéditeur ni destinataire.
Cette lettre, j'aurais pas du l'ouvrir, je ne le voulais d'ailleurs pas tellement, l'expérience m'ayant appris qu'il valait mieux s'occuper de soi et soi seul. Quelque chose me poussait pourtant à en découvrir le contenu, peut-être l'écriture enfantine ou les courbes turquoises des lettres qui formaient le mot "S'il vous plait".
En décachetant la lettre, la première chose que j'ai vu a été la photo d'une petite fille,brune, aux yeux clairs. Jolie et aussi innocente que le sont beaucoup des enfants de cet âge, pourtant, au fond de ses grands yeux, elle n'avait aucune étincelle, aucun espoir, aucun rêve. L'image était suivie d'un ribambelle de chiffres, une date de naissance, la petite avait 5 ans.
"Venez m'aidé, je m'apelle Léa, mon papa me tape et ma maman se fait tapé aussi. Si persone ne vien demain je partirai aussi loin que mes jambes cassés pouront m'emmené. S'il vous plait, vené a mon secour, 9 rue Henry Latournelle"
J'ai été d'abord choquée par l'idée d'une telle violence au sein d'une famille, puis j'ai cru à une blague.
Comment une gamine aurait pu poster cette lettre de toute façon?
J'ai jeté la lettre sous une pile de factures et j'ai été faire les courses. Quelques jours plus tard, j'avais totalement oublié cette "mauvaise blague".
Il n'y a que quand, en rentrant de chez une amie, un témoignage poignant passa à la radio, une jeune femme, en pleurs demanda à quiconque aurait vu une petite fille brune seule dans la rue de se manifester.
"Ma petite Léa n'a que 5 ans" a-t'elle supplié.
Louloute au chocolat