Quand j’observe mes parents, leurs amis, des profs, les gens en général, j’me dis que je ne comprends pas les adultes et leurs vies bien rangées… Pour reprendre la formule hyperconnue :
métro – boulot – dodo métro – boulot – dodo métro – boulot – dodo… à l’infini jusqu’à être trop vieux pour se rendre compte… ça me flippe, mwa ça ! Franchement, comment on peut abandonner ses rêves en cours de route ?
On dirait qu’ils s’effacent avec le temps… Comme si, à la naissance, chacun recevait un bocal vide puis, jusqu’à un certain âge, tu le remplis de rêves et tout à coup, pfffffffft... ces rêves sont trop vieux, ils s’effritent, ils se transforment en poussière…
Et y a rien à faire pcq il n’y a pas de couvercle au bocal. Un grand bocal ouvert. Alors au fil du temps, au fil du vent… ils s’envolent par petites et grandes vagues… En fait, peut-être qu’ils se transforment… mais en qwa ? En angoisse ? En enfant ? En présent ?
Parfois, quand je regarde mes parents, j’ai l’impression qu’ils sautent à la corde sans se poser de question. Comme quand on était petit dans la cour de récré. Seulement, dans leur jeu, c’est pas eux qui maîtrisent le bout de la corde, ni des amis, c’est le temps. Et ça, c’est important, le temps ! Ils n’ont pas le choix, ils ne peuvent pas accélérer, ni ralentir… on ne choisit pas la cadence, on saute ! Alors, ils sautent. Et mwa, parfois, je regarde, j’observe. Et je me dis que jamais j’arriverai à entrer dans le jeu. Même s’ils sautent en cadence et que le rythme est entraînant et que tout le monde applaudi sur les côtés pour m’aider à sentir ce rythme… je reste là, les pieds cloués au sol, j’peux pas. Pas maintenant. Donnez-mwa encore un peu de temps, laissez-mwa encore un peu mes rêves d’enfants… J’ai un peu les boules de devenir grande… Ca fout les boules, non ?