Les envolées des papillons

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Un mur. Il se dresse droit devant moi, à chaque pas. Impression de reculer. De changer. Variation. Impression d'être écrasée. Opression. Impression de me noyer dans mes pensées. Immersion. Tellement de choses à dire, et pourtant, aucun mot ne sors... Ca n'a aucun sens, aucun intérêt,mais il n'y a que ça. Ça et rien d'autre. J'ai l'impression que la vie n'est qu'une succession d'échec. Un mur immense, a détruire. Rien d'autre. Ou sont passés les Mots qui m'ont façonnée? Ils se sont envolés. Les uns loin des malheurs des hommes, les autres loin des malheurs du monde. C'est beau quand on y pense. Après tout,l'être humain ne se nourrit-il pas des malheurs des autres? Ce mur, devant nous, il faut le détruire. Le briser. Le casser. Seulement, on a aucune arme. Alors,on a pas le choix. On marche de long on large, pour chercher une échelle. On le juge. On le cerne. Comme un prédateur avant de se jeter sur sa proie. Ce prédateur idéalise toujours sa proie dans son sens pour se donner du courage. Grasse. Dodue. Faiblarde. Mais quand la proie en question n'est que son reflet, que lui reste t- il? Une bête impression de dominance. Qui n'a jamais rêvé d'être le seul maître de sa vie? Ou plus ambitieux, qui n'a jamais rêvé de dominer le monde? Certains en ont simplement rêvé, innocent comme les papillons qui vous sucent le sang en pleine nuit. D'autres ont modéré leur rêve, mais ils en sont fiers. Après tout, ça leur a réussi. Les dictateurs ont toujours raison. Ce sont les pires. Ils sont les meurtriers qui, armés de couteaux, vous arracheront les membres, un à un. Il y a aussi ceux qui ont presque réussi. Hitler, par exemple. Ce mec était un génie. Il a compris que seul, il dominerait le monde tant que personne pourrait exprimer son avis défavorable a son monde. SON monde. Alors il les baillonnait. C'est plus facile de faire taire que de parler, vous ne pensez pas? Ces gens des lâches. Des couards. Ils ont eu peur de la vie, comme nous,mais eux ne l'assumaient pas. Ils n'ont pas compris que le mur était imbrisable à main nues, et pas escaladable sans échelle. Ils se sont jetés du haut du mur. Et ils ne se sont pas relevés après ça. Ils n'ont pas porté leurs putains de couilles. C'est donc ça la vie? Des envolées de papillons,de rêves et d'esprits, des mutilations, des acquisitions de choses qui ne sont dues qu'à un concours de circonstances? Je ne crois pas. Ou Alors, je refuse d'y croire. On m'a toujours dit que la vie, c'était les arcs en ciel, le soleil, les rires et la vie éternelle. On m'a toujours dit que réussir sa vie c'était être belle, riche, mariée. Et maman. Parce que oui, après tout, toutes les femmes ont des gosses, vous ne pensez pas? Mais moi... quand vous me dites ça, vous pensez à la personne concernée? Le futur est flou comme une nuit de brouillard. Comme le noir ne suffisait pas, il a fallu rajouter de la purée de pois. Je ne vois pas de demain. Pour les simples et bonnes raisons qu'en plus de me prendre mes lendemains, vous me prenez mes jours même. Si je n'ai ni présent ni futur, ça veut dire que je n'ai plus qu'un passé. Et si je n'ai plus qu'un passé, je suis morte. Ça y est. Les Mots sortent. Simples. Tranchants. Véridiques. Il paraît qu'il n'y a que la vérité qui fait mal. Au fur et à mesure du temps, on ne voit plus que les mensonges. La vie devient trop banale. On s'invente des erreurs. On y croit. Et même si ça fait mal, on ne veut plus que ça. Ce n'est pas ceux qui se mutiler qui saignent le plus. C'est ceux qui s'inventent l'impossible. C'est eux qu'il faut aider. Mais personne ne veut y croire. La vie est tellement plus simple quand on est son propre centre du monde... Et tout ca, ça, ca et ça, ca me dégoute. Non pas que la vie est moche. Mais je lui en veut de tout m'avoir pris. Je lui en veut de m'avoir menti. Je lui en veut de rire de mes échecs répétés, alors qu'elle seule en est la cause. On m'a dit que je pourrais être heureuse si je le voulais. Quand on veut on peut. Je n'ai souhaité que ça. Mais la vie n'est pas faite pour tous. C'est ça qui me désole. Trop bête, trop intelligents, trop naïfs, trop réalistes. Je sais déjà dans quelles catégories je vais. C'est mal de classer les gens. Mais il ne me reste plus que la douleur, alors à quoi bon respecter les règles? Le jour où je trouve une putain de porté de sortie, pour traverser ce mur sans tomber pour ne pas me relever, je le fais. La seule chose que je demande, c'est... De la compréhension. Juste... comprendre le monde qui m'entoure. Vraiment. Sans mensonges. Juste la vérité. Celle qui blesse sans faire saigner. Comme ça, je n'aurai rien à regretter. Pas même ce qui compte le plus.
Arctiqua

Commentaires

Je précise que le passage ou je parle d'Hitler est ironique. Ce mec avait une stratégie remarquable qui fait peur être de lui un génie, mais il n'en reste pas moins un meurtrier et un tyran.

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