Fuir la guerre, la violence, les persécutions au péril de sa vie...
Depuis une grosse semaine, il y a comme un mur qui s’est dressé entre Paul (mon père) et mwa. C’est mwa qui l’ai dressé. Lui semble s’en foutre, ça ne change pas sa vie... le silence se glisse entre nous chaque fois que l’on se croise. Je n’arrive pas à le regarder comme avant... est-ce qu’il est vraiment comme ça mon père ? Mwa, c’est comme si je vivais la vie de tous ces réfugiés qui pour sauver leur peau se sont vu obligé de tout quitter. Leur quotidien, leurs lieux de vie, leurs amis, leurs habitudes, leurs langues, leurs odeurs, leurs vies de tous les jours, leurs écoles,... arrachés... c’est comme si j’étais aussi un peu arrachée avec eux... je ne peux tellement pas m’imaginer devoir faire le trajet qu’ils ont fait... me retrouver là, chez eux au milieu de nulle part, ne comprenant rien à rien... alors...je sais pas, je voulais juste dire : welcome, bienvenue...