Pourquoi écrire?

Merci *-* :)

"Il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous". C'est pas moi qui l'ai dit, c'est de Paul Eluard. Waouh, c'est fort, tellement fort ! Je pensais vraiment pas que je puisse être si puérile ! J'ai toujours été un peu gamine, espionner les adultes, écouter les conversations des autres, chanter à tue tête "Elle est amoureuse", faire la course pour monter à l'avant de la voiture. Manger des bonbons en cachette, parler sans arrêt, regarder des Disney, remplir la maison de chansons de noël, me faire chatouiller par ma famille planquée dans mon lit et même rire des blagues pourries de mon frère. Tout ça je le fais depuis que j'ai 4 ans, et ça a pas changé. Je suis une grande enfant et apparemment, c'est "une partie de mon charme". Mais sourire sans arrêt depuis deux semaines à cause d'une rencontre et d'une citation... C'est plus de l'amour, c'est de l'acharnement ! Ouais, y'a deux semaines, j'ai vu le gars de mon lycée à la piscine. Même endroit, même jour, même heure. Si ça c'est pas un hasard... Nan, c'est un rendez-vous il parait ! Mais quand même...Cette piscine, elle est pas tout près. Et puis, cette heure, c'est même pas une heure pour aller à la piscine. Ni même un temps pour y aller d'ailleurs. Et ce gars...Il me hante ou quoi? C'est pas comme si je l'avais découvert au lycée hein ! Bah non, ce serait trop facile ! On avait fait une rencontre avec un collège l'année dernière et c'est là que je l'avais vu. Chaque fois tout près mais trop loin à la fois. Dans les couloirs, y'a pas un jour sans que je le croise, on pose notre sac au même endroit, on se frôle le bras...Et moi ça suffit à me rendre heureuse pour la journée. L'autre jour, j'ai même mangé derrière lui, on était dos à dos, j'osais pas bouger parce que maladroite comme je suis, je lui aurais mis un coup. J'ai jamais mangé aussi bien depuis la rentrée ! Des fois j'ai l'impression qu'il me regarde et je pique un fard toute seule alors que je me fais certainement des idées. Puérile. Infantile. Amoureuse?

Le premier qui tombe amoureux, a perdu. J'en ai marre de faire semblant. Tout ça c'est ta faute tu sais. Pas juste parce que tu es belle. Belle et souriante. Que du haut de ton petit mètre soixante, tu illuminais mes nuits plus que les étoiles du ciel. Parce qu'avec tes lèvres gercées, tes baisers ne m'avaient jamais autant tentés. Que tes yeux noisettes me transperçaient et que tes paroles m'apaisaient. C'était vraiment stupide comme jeu. Je comprends pas que je me sois laissé tenté, ni comment tu as pu réussir à me convaincre. Je pense que je voulais t'impressionner, ça a toujours marché comme ça entre nous. Au fond, tu ne cherchais rien d'autre quand tu me lançais des piques, me fixant dans les yeux ou la fois où t'as sauté du rocher, sans hésitation, guettant ma réaction. C'est ça que j'aimais. Ce jeux permanent, ces boutades incessantes. Mais ce dernier défi, il était de trop. Pourtant on s'est serré la main, sérieux et dignes, tes yeux relevés de paillettes dorées, les miens las et résignés. Rien n'a vraiment changé entre nous, c'était à celui qui ferait craquer l'autre. Comme toujours, c'était toi qui prenait la chose la plus à cœur. T'as jamais aimé perdre, tu te donnais à fond. J'ai jamais osé te dire que tu n'avais pas besoin de te donner tout ce mal, la partie était déjà bien avancée alors même qu'elle venait de commencer. Toutes mes tentatives restaient vaines. Comme tu le disais toi-même, "J'ai pas besoin de quelqu'un qui nécessite ma présence, j'ai besoin de personne." Mais les tiennes....Tout en toi me ravissait. On pouvait passer des heures à discuter sans jamais chercher nos mots. Un peu rebelle, un peu vulgaire. Intelligente et tellement drôle. Touchante et fragile mais niant l'évidence, t'étais bien seule mais tu aurais tellement mieux accompagnée. Aujourd'hui, j'ai fermé les yeux. Juste un instant. Et j'ai imaginé un monde où nos chemins ne se seraient jamais croisés. Pas la moindre trace de ton existence dans ma vie. Aucun regard, aucun flirt, aucun baiser, rien. Absolument rien. Si je te dis ça aujourd'hui, après tout ce temps, c'est parce je me suis rendu compte que tu consumes mon coeur peu à peu. En faite, tu me détruit de l'intérieur. J'ai perdu.